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16/11/2015

Réflexions à propos de la violence...

 

Du latin «vis» qui désigne la force, la violence serait selon Wikipédia l'utilisation de la force physique ou psychologique pour dominer, contraindre, causer des dommages ou même la mort. C'est donc apparemment quelque chose de brutal en pensée, en parole ou en action, qui plonge les victimes dans la stupéfaction, la peur, la culpabilité, la honte ou l'isolement. Ses conséquences de ce fait paraissent elles aussi terribles.

 

Toutefois, ces définitions ne nous disent pas où pourraient se trouver les racines de la violence, pas plus qu'où elle commence, depuis le harcèlement à l'école à la violence sur les routes, le viol des femmes à une torture délibérée... On peut certes pointer du doigt les ventes d'armes, dont notre pays n'est pas exempt, le manque de repères moraux, une éducation trop laxiste, qui font que les enfants de nos jours ne connaîtraient plus leurs limites et celles du mal qu'ils infligent à autrui. On pourrait aussi se demander si le chantage, les punitions, pratiques courantes dans l'éducation, sont de la violence. On parle aussi parfois d'une violence sociale des Etats avec les emprisonnements arbitraires, l'enrôlement de force, la guerre...

 

Les intellectuels, avec leurs connaissances purement mentales, leur imagination sans limite, les caricaturistes avec leurs dessins parfois très provocateurs, les chansonniers qui stigmatisent parfois certains partis, certaines ethnies, les cinéastes à travers leurs films où l'on tue sans état d'âme, peuvent-ils générer de la violence ou être rendus responsables de l'entretenir? L'affaire de Charlie Hebdo nous a montré que certains peuvent le penser, alors que pour les Occidentaux c'est une forme de liberté d'expression...

 

Néanmoins, il faut bien réaliser que la violence ne pourra pas un jour être totalement éradiquée de notre monde, car elle est omniprésente dans l'histoire de l'humanité. Elle traverse en effet toutes les cultures, toutes les classes sociales, car elle fait partie de la vie humaine. C'est un rêve que nous pourrions avoir de la faire un jour cesser, mais cela repose à mon sens sur une utopie. Les enfants eux mêmes ne demandent-ils pas très jeunes un pistolet et ne poursuivent-ils pas dans leurs jeux les méchants qu'ils imaginent en face d'eux? Pour la plupart, ils ne connaissent pas les films de cow boy, pas plus que les policiers. Dans les cours de récréation, dans les stades, au sein de certains couples, à l'égard des étrangers se réveillent souvent des pulsions violentes d'adolescents et d'adultes!

 

 

La non violence, certes, fait partie des efforts conscients de certains d'entre nous pour ne pas sombrer dans la loi du talion, pour ne pas répondre par une autre forme de violence à de la violence subie... Peut-on imaginer que tous les gens violents, qui passent soudain à l'acte, ont été des souffrants qui se vengent? Ce serait alors une des conséquences d'un refoulement de colère ancienne, un effet post traumatique. L'enfant victime d'un inceste deviendrait à son tour violeur, le garçon battu dans sa jeunesse battrait plus tard sa compagne? Ce serait toutefois un peu trop systèmatique à mes yeux!

 

Face à la violence, que certains qualifient de fanatique, qui frappe notre pays actuellement, est-il possible d'imaginer que les jeunes acteurs de ces meurtres barbares sont des personnes qui ont manqué de reconnaissance familiale ou culturelle, qui de ce fait n'ont rien à perdre et cherchent à être significatifs aux yeux du monde? Leur mal être, leur soumission à un endoctrinement sert sûrement bien des causes plus ou moins claires sous des prétextes religieux... Remettre en place le service militaire dans notre pays pour de jeunes volontaires servira peut-être à canaliser leur désir de puissance par le maniement des armes, à les inciter à se reconnaître faisant partie d'un groupe au service d'un idéal social...

 

Personnellement, au lieu de juger le monde extérieur, j'ai pris l'habitude de regarder en moi, de chercher où je peux détecter de la violence, de la manipulation en pensées, en paroles ou en actions, là où je pourrais améliorer les situations en faisant des gestes de compréhension et de paix envers tous les membres de mon environnement. C'est sans doute une petite goutte dans l'océan, mais je sais que ma propre violence intérieure ne peut que nourrir la violence du dehors. Etant une femme, je sais aussi que lorsqu'on a donné la vie, il est plus difficile de l'ôter à qui que ce soit. J'essaye donc de ce fait de ne pas jeter l'opprobe sur le monde des hommes, d'équilibrer à l'intérieur de moi le masculin et le féminin. Et croyez moi, il y a déjà de quoi faire!

Lyliane