Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

06/08/2016

Le silence de nos jours...

Sur toutes les ondes, à la radio, à la télé, le silence semble être une hérésie, nous dit Mme Dassonville dans le Journal Télérama de la semaine. Même quand il s'invite dans une conversation, certains animateurs le repoussent, alors que le silence souvent révèle une hésitation ou une émotion. En effet, les pauses radiophoniques se raréfient jusqu'à disparaître des antennes commerciales, même au cours de la nuit.

Publicités, spots, rediffusions, interviews, jeux, films occupent le terrain. On craint en effet une rupture d'antenne si le silence s'installe, alors on coupe et on évite les temps morts. Il est pourtant prouvé que le silence pourrait nous faire un bien fou, mais la plupart d'entre nous avons comme la hantise d'un temps où rien ne se passe. Le fait de se taire, d'écouter la nature ou en soi serait pourtant susceptible d'affiner nos sensations, d'approfondir nos ressentis...

Le silence en effet laisse place au regard intérieur, au recueillement, à l'intuition, à l'abandon. Pour certains auteurs comme Corbin, le silence absolu est celui de l'intériorité, de la prière et du sacré. Et dans la vie de tous les jours, "les taiseux" ne sont généralement pas très bien vus.

La journaliste rappelle qu'il y a 3 ans, les réalisatrices Amandine Casadamont et Angélique Tibau se sont rendues dans le Nord du Mexique, dans une zone désertique nommée "zone du silence". Elles en ont ramené une oeuvre captivante du même nom habitée de craquements, de sons légers ou furtifs, dignes d'une salle de concert.

L'été 1952 déja, un compositeur d'avant-garde américain, John Cage, fit grand bruit en dévoilant un morceau de musique, vierge de toute note nommé 4'33". C'était tout sauf un canular! Influencé par le zen, par l'oeuvre de Marcel Duchamp, l'auteur avait voulu exprimer quelque chose d'essentiel par son absence de sons...

Dans nos sociétés hyper connectées, où la parole, la musique et le bruit règnent jusqu'à l'excès, le silence est devenu soit un luxe, soit un vide angoissant. Mis à part le recueillement vécu dans les monastères, seules les minutes de silence habitées du souvenir des victimes d'attentats permettent encore d'être diffusées sur les ondes...

Lyliane