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25/12/2019

Quel est le secret de la longévité?

122 ans et 164 jours. C’est le record de la plus longue vie, pour le moment détenu par la Française Jeanne Calment, la doyenne du monde décédée en 1997. Les personnes âgées ayant atteint ou dépassé les 110 ans sont appelés les “supercentenaires”. Et ils intriguent. Des chercheurs de l’Université Riken (Japon) se sont penchés sur leur mystérieuse capacité à déjouer les lois du temps. Ils pensent avoir percé le secret des cas d'extrême longévité : des cellules immunitaires “suralimentées”. Leurs conclusions ont été publiées dans les Proceedings de la National Academy of Sciences (PNAS) le 12 novembre.Analyses de sang
Puisque cela n’avait jamais été fait auparavant, l’équipe a décidé d’analyser les cellules immunitaires des supercentenaires. Mais si une bonne majorité d’entre eux sont des Japonais — et tout particulièrement des Japonaises — les individus de plus de 110 ans sont plutôt rares. Dans le pays en 2015, plus de 60.000 personnes de plus de 100 ans avaient été recensés. Mais ils étaient seulement 146 à atteindre le plafond des 110.
Les scientifiques ont finalement réussi à isoler les cellules immunitaires du sang de sept supercentenaires et de cinq participants témoins, âgés de 50 à 80 ans. Ils ont ensuite utilisée une méthode avancée, appelée “transcriptomique”. Celle-ci mesure l’ARN messager produit par les milliers de gènes. Sa fonction ? Traduire les instructions de l’ADN dans le noyau des cellules, afin que le corps produise des protéines. Grâce à cette technique, les chercheurs pouvaient déterminer la fonction et les activités de chaque cellule.
Des cellules tueuses
Plus de 41.000 cellules immunitaires ont été identifiées chez les plus de 100 ans, contre près de 20.000 chez les sujets plus jeunes. Chez les supercentenaires, les résultats ont finalement révélé des concentrations plus élevées d'un type particulièrement rare de cellules (ou lymphocytes) T auxiliaires dans leur sang : les CD4 CTL, des cellules capables d'attaquer et de tuer directement d'autres cellules.
Le groupe élargi de cellules CD4, ou cellules T auxiliaires, ne sont généralement pas des combattantes. Elles sont plutôt commandantes, indiquant aux autres cellules comment agir. Mais les CD4 CTL sont cytotoxiques : guerrières, elles sont capables d’attaquer et de détruire elles-mêmes les envahisseurs. Seules quelques cellules T auxiliaires sont ainsi cytotoxiques. Les témoins en présentaient entre 10 et 20 %. Mais les supercentenaires, environ 80 %.
Ces cellules immunitaires pourraient donc protéger les plus anciens contre les virus et les tumeurs, leur prodiguant une santé de fer. Toutefois, cela ne prouve qu’elles sont la cause directe d’une longévité étendue. La taille de l'échantillon est encore petite. L’équipe japonaise a également analysé le sang d'un “seulement” centenaire : il avait le même schéma immunitaire. Les auteurs de l’étude estiment donc être sur la bonne piste.

Selon redaction - Gentside - lundi 25 novembre 2019