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18/03/2018

Objectif zéro papier dans des lycées volontaires de la région Grand Est (Alsace, Champagne ardennes, Lorraine)

Il y a un an, la Région Grand Est a décidé la disparition progressive des manuels scolaires papiers à échéance de 4 années, en commençant par une cinquantaine de lycées volontaires. Un de ces lycée, Henri Loritz, qui se trouve dans Nancy et accueille plus de 2000 élèves, donne un premier écho de cette expérience appelée 4.0. Le proviseur de cet établissement semble très fier d'avoir enclenché le processus malgré 40% d'opinions défavorables de la part des personnels et parents d'élèves, comme s'en fait l'écho un dossier syndical de la FSU de février 2018. 

L'aménagement des locaux a été mené pendant les vacances scolaires et il s'est terminé juste avant la rentrée 2017: bornes wifi dans les salles, tableaux interactifs, manuels numériques... Les élèves ont été invités à s'équiper avec ou sans une aide (225 euros) de la Région. Seules les Terminales ont refusé, car investir pour une année leur paraissait inutile. Quant aux enseignants, ils n'étaient pas tous prêts à de nouvelles pratiques pédagogiques en classe. Les éditeurs de leur côté n'étaient pas tous à même de fournir des supports adéquats.

Tous pointent cependant, malgré l'intérêt évident de supprimer les manuels pesant dans les cartables, leur crainte de créer une nouvelle différenciation sociale visible des élèves en fonction de leur équipement. Beaucoup regrettent également le manque d'heures de formation pour bénéficier utilement de ces nouvelles techniques. Pour le moment, il a surtout été remarqué que la photocopieuse tourne à plein régime pour pallier la disparition des manuels... Actuellement, tous niveaux confondus, seul un professeur sur 3 utilise le numérique pour personnaliser les apprentissages et bien sûr pour saisir les notes et appréciations et signaler les absences des élèves.

Il n'en reste pas moins que "le cœur du métier d'enseignant est de concevoir des situations et des tâches donnant du sens aux apprentissages". Espérons donc que les réformes en cours iront dans ce sens, que les politiques y mettrons les moyens financiers nécessaires, ce qui ne pourra manquer d'améliorer les pratiques pédagogiques et la réussite de nos enfants et petits-enfants..

Lyliane