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02/06/2019

Hypocondriaque: ça se soigne?

Il y a des personnes, affirme Mme Danièle Laufer dans Version Fémina, qui ont toujours mal quelque part et redoutent d'avoir une maladie grave. On les prend souvent pour des malades imaginaires, alors qu'ils souffrent en fait d'hypocondrie. "C'est une maladie qui tient à la fois du corps et du psychisme", explique la sophrologue Mme Michèle Declerck, auteure de l'ouvrage "L'hypocondrie" (In Press).

L'hypocondriaque se perçoit comme hypersensible et donc hypervulnérable à toutes les attaques extérieures. Ses symptômes trouvent souvent leur origine dans un trouble organique réel - douleurs, palpitations, troubles digestifs ou cutanés - qu'il interprète comme le signe d'une maladie gravissime. Par exemple, un banal mal de tête lui fera craindre une tumeur au cerveau... En fait, l'angoisse redoutée inconsciemment est la mort!

La peur continuelle d'être malade engendre un stress et une anxiété, qui, assure le Professeur Antoine Pelissolo, chef du service de psychiatrie sectorisée au CHU Henri Mondor, "peuvent avoir des conséquences néfastes sur des fonctions biologiques importantes, comme les systèmes immunitaire et inflammatoire, et se traduire par une moins bonne défense contre les infections, des anomalies de la cicatrisation, une sensibilité accrue à la douleur".

Face à un hypocondriaque, obsédé par sa santé et en continuel nomadisme médical, il est clair qu'on ne peut raisonner, car son problème est inconscient. Il y a toutefois des pistes pour en sortir: par exemple la relaxation, une gymnastique douce, des techniques de respiration, mais aussi un suivi psychiatrique par des thérapies comportementales... La prise en charge médicale peut durer de 6 mois à des années selon l'implication du patient et de son entourage.

La somatothérapie, faisant appel au toucher (massages) met en relation le corps et la conscience. Mme Myriam Goubey, somatothérapeute, propose par exemple aux hypocondriaques un apaisement en douceur à la fois physique et psychologique . En effet, le relâchement provoqué fait prendre conscience du corps et mieux comprendre ce qui se passe en soi. Des séances hebdomadaires de plus en plus espacées seraient susceptibles de pouvoir guérir une hypocondrie en quelques mois. Enfin, des thérapies dites cognitivo - comportementales pour des cas apparemment rebelles peuvent être recommandées en traitement de fond.

Pour l'entourage, face à un hypocondriaque, ne pas trop le materner et relativiser ses plaintes. Eviter tout ce qui peut favoriser les attitudes anxiogènes, les sites internet, les émissions médicales. En revanche, l'inciter à des activités physiques comme la marche, la natation ou le yoga, pour améliorer sa confiance dans le corps. Essayer de repérer les facteurs déclenchant des crises( stress au travail, deuil, maladie d'un proche...) pour pouvoir les anticiper et orienter vite le patient vers un spécialiste compétent pour ce genre de troubles.

Pour approfondir le sujet, lire par exemple l'ouvrage du Professeur Pelissolo: "Vous êtes votre meilleur psy" aux éditions Flammarion.

Lyliane