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23/07/2020

Traitement contre le Covid-19 avec l'Hydroxychloroquine...

Les patients hospitalisés et traités avec ce médicament ont une probabilité plus élevée d'être de retour chez eux un mois après le début du traitement, selon une étude. C'est une étude, française, qui ne voit pas totalement d'un mauvais oeil l'hydroxychloroquine. Ce dérivé de l'antipaludéen chloroquine est habituellement utilisé pour traiter des maladies auto-immunes comme le lupus. Selon cette étude, les patients hospitalisés pour Covid-19 et traités avec de l'hydroxychloroquine ont une probabilité plus élevée d'être de retour chez eux un mois après le début du traitement.
"Des taux de sortie d'hospitalisation significativement plus élevés ont été observés chez les patients traités par hydroxychloroquine", conclut cette étude mise en ligne samedi mais pas encore publiée. Le taux de patients ayant regagné leur domicile 28 jours après le début du traitement est supérieur de 11 points à ceux qui n'ont pas reçu ce médicament. Cela représente une augmentation relative de 25 % de la probabilité d'être sorti d'hospitalisation, précise l'étude.
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Ce résultat, qui n'avait pas été mis en évidence dans les précédents travaux de recherche sur l'hydroxychloroquine, "mérite d'être répliqué dans d'autres études de grande ampleur" pour être confirmé, a souligné l'une des autrices de cette étude, Émilie Sbidian, interrogée par l'AFP. L'autorisation de prescription de l'hydroxychloroquine à l'hôpital, en dehors des essais cliniques, avait été retirée le 4 mai. L'OMS a quant à elle arrêté les essais sur l'hydroxychloroquine.
Les chercheurs ont analysé les dossiers médicaux d'environ 4642 patients hospitalisés pour Covid-19 dans l'un des 39 hôpitaux de l'AP-HP entre le 1er février et le 6 avril. Ils ont exclu ceux qui avaient reçu un autre médicament actuellement testé contre le coronavirus, comme l'antiviral remdesivir ou les immuno-suppresseurs tocilizumab et sarilumab.
Une absence d'efficacité pour réduire la mortalité
Les résultats ont été corrigés statistiquement pour tenir compte des "facteurs de confusion", et notamment la différence de composition des trois groupes. "Concernant les données de notre étude, on peut ainsi constater que les patients sous hydroxychloroquine ou hydroxychloroquine/azithromycine présentaient des taux d'obésité, de diabète et tabagisme (facteurs de mauvais pronostic) plus élevés de l'ordre de 5 % à 15 %, mais qu'ils étaient également beaucoup plus jeunes que les patients non traités par hydroxychloroquine (de l'ordre de six à huit ans plus jeunes), ce qui peut également grandement influer sur les résultats puisque la mortalité de l'infection au coronavirus est d'autant plus importante que l'âge est élevé", explique Émilie Sbidian.
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"Il est donc très important de ne pas s'arrêter aux résultats bruts pour juger de l'efficacité ou inefficacité" du traitement, ajoute la chercheuse, dermatologue à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil.
L'étude conclut en revanche à "l'absence de différence statistiquement significative pour la mortalité à 28 jours" entre les patients ayant reçu de l'hydroxychloroquine et le groupe contrôle, "après prise en compte des facteurs de confusion". Quant à ceux ayant reçu l'antibiotique azithromycine en plus de l'hydroxychloroquine, l'étude n'observe aucune différence sur le taux de sortie d'hospitalisation et "un possible excès de risque de mortalité".

Selon lexpress.fr - L'Express - lundi 22 juin 2020