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19/02/2016

A propos de l'eau, un bien commun de l'humanité...

Dans le N°3 de l'excellente revue Ressources de ce mois – cf le blog Sansadjectif et www.ressourcesmagazine.fr - un article de Mme Solène Vignali m'a fort intéressée. Il fait référence à une entreprise monégasque, EauNergie, fondée en 2007 par Mr Mehdi Hadj-Abed, ingénieur. EauNergie propose 2 types de machines: l'une Seamob capable de dessaler l'eau de mer à raison de 30l par heure grâce au procédé de l'osmose inverse, l'autre l'Eaumob qui fonctionne manuellement par ultra-filtration et grâce à une pompe. Elle permet d'obtenir 300l d'eau potable par jour. Mr Mehdi Hadj-Abed a gagné en effet un concours de création d'entreprise de la Jeune Chambre économique de Monaco, ce qui lui a permis d'ouvrir sa structure. Il a alors fait installer la première station solaire de la Principauté, à l'auditorium Rainier 3, ce qui alimente un dessalinisateur. Cette société aujourd'hui siège à la tribune des ONG de l'ONU, car elle s'occupe «d'un problème de développement dévastateur sur notre planète: le manque d'eau potable». Mr Hadj-Abed propose de former la population des pays concernés par cette question comme le Maroc, l'Afrique du Sud, afin que les techniciens formés puissent fabriquer, puis entretenir ces machines. Non seulement cela créera des emplois pérennes, mais le coût d'acquisition sera abordable. Il essaye également de vendre les machines en kit. Cet ingénieur travaille depuis quelques années en partenariat avec une école catholique de Monaco, où les élèves de 4ème et de 3ème apprennent à monter ces petites machines pour les offrir à des pays dans le besoin comme Haïti. Il sensibilise aussi des collèges de Nice et des professionnels du traitement de l'eau. Comme les machines sont écologiques et fonctionnent en énergie renouvelable, elles sont susceptibles de s'imposer partout dans le monde, notamment dans les régions en bord de mer. Chez nous, cela pourrait notamment faire baisser le coût de l'eau potable, qui actuellement est autour de 450 euros par an et par famille, n'en déplaise aux grosses sociétés d'exploitation... Ces deux inventions géniales et peu coûteuses sont le signe que la société civile a pris en main son devenir. Car l'eau potable est une ressource qui était loin d'être accessible à tous les êtres humains. Cela fait naître un grand espoir dans le pouvoir que nous avons de faire enfin bouger les choses dans le monde! Lyliane

09/11/2014

Filtre à eau polluée

SUR LE JOURNAL LE MONDE DU 23 SEPTEMBRE 2014

 

FILTRER DE L'EAU POLLUÉE

POUR LA TRANSFORMER EN EAU POTABLE A PEU DE FRAIS...

 

En ouvrant le supplément du journal Le Monde en date du 23/9/2014, publié à l’occasion de «  L’Impact Journalism Day », j’ai été interpellée par le titre de cette proposition. Il  était en effet écrit que « boire un livre peut sauver la vie ». Sous la signature de Mélanie D.G. Kaplan, cet article émanant de Sparknews en page 4, m’a à la fois fort étonnée, dans la mesure où aucun média ne semble s’en faire l’écho, et aussi beaucoup intéressée car je n’ignore pas que dans le monde près de 800 millions de personnes n’ont pas accès à de l’eau potable.

 

Pour les européens que nous sommes ces simples phrases ont  une étrange résonance! Chez nous, en effet, beaucoup de personnes lavent leurs légumes, arrosent leurs jardins, lavent leurs voitures avec de l’eau potable sans aucun état d’âme. Il suffit d’ouvrir un robinet et d’avoir réglé sa facture pour pouvoir laisser couler des litres d’eau, afin de pouvoir prendre des bains ou des douches. Par souci de leur santé, certains ne boivent pas l’eau du robinet et achètent de l’eau minérale pour eux même et leurs familles.

 

Pendant ce temps, dans quelques pays du globe(au Ghana, au Kenya, en Haïti, en Inde…), de nos jours, des enfants et des adultes boivent de l’eau non filtrée, s’exposant ainsi à de graves pathologies comme le choléra, la dysenterie, l’hépatite A et la typhoïde. Et les étrangers voyageant dans ces pays font attention à ne boire que de l’eau minérale et à ne manger aucun

fruit ou légume cru, risquant d’avoir été arrosé par de l’eau saumâtre.

Tout a commencé, il y a 5 ans, par la rencontre d’une chimiste de laboratoire canadienne et d’un graphiste américain travaillant pour une campagne de l’association « Water is life ». Au Canada, en 2009 en effet, une chercheuse à l’Université de Montréal nommée Theresa  Dankovich a crée un filtre à eau à partir d’un papier revêtu d’une couche de nanoparticules d’argent, oligoélément hautement bactéricide. Elle a démontré que ce filtre éliminait 99,9% des microbes d’une eau polluée. Proposant sa découverte par une vidéo de 4 minutes sur You tube, elle eut la chance d’intéresser Brian Gartside qui lui proposa une association.

 

Là où cette découverte devient particulièrement intéressante est le fait que ce filtre ne coûte que quelques centimes et reste efficace environ 30 jours. L’idée de mettre ces filtres sous la forme des 24 pages d’un livre, mêlant l’anglais et des langues locales et mettant en garde contre les maladies dues à l’eau polluée, est tout simplement géniale !  Chaque feuille divisée en deux est à découper selon une perforation. En fait, un seul livre permet de filtrer l’eau pendant 4 ans ! D’où l’expression « un livre buvable » ! Les pages de ce livre, blanches  au départ, deviennent orange au contact de l’eau sous l’effet des nanoparticules d’argent. Il est à noter aussi que le papier utilisé, qui fait penser à un carton très fin, est très robuste.

 

Peu à peu, les deux associés ont affiné leur collaboration, décidant de mettre des dessins pour les populations illettrées, vérifiant sur le terrain l’innocuité de l’encre utilisée et les réactions des populations. Il fallut entre temps également assurer le financement et la production du fameux livre. A partir de 2015, l’association américaine Water is Life, présente dans 33 pays en développement, pense qu’elle pourra distribuer ce livre dans le monde à des milliers de personnes  privées d’eau potable. Ce type de livre pourrait même rendre service à des randonneurs de nos pays européens ou à des explorateurs visitant des contrées difficilement accessibles, où ils ne peuvent transporter leurs ressources en eau potable…

 

Ce projet pousse la chercheuse canadienne, qui réalisait jusque là ses essais dans la cuisine d’une église à Pittsburgh, à chercher le moyen de produire le papier à plus grande échelle.

 

Gageons que l’enthousiasme des deux associés saura percer l’indifférence des dirigeants de nos sociétés développées et que cette  belle découverte, mêlant pédagogie et altruisme, pourra rapidement sauver des vies humaines et entraîner d’autres personnes dans cette direction !

 

Cela confirme qu’est déjà en marche un mouvement s’appuyant  sur des acteurs du changement, dont on parle encore très peu, mais qui agissent sur le terrain. Comme le dit Christian de Boisredon, fondateur de Sparknews, dans son édito prenons conscience que nous sommes déjà 100 millions de personnes touchées par ce genre de nouvelles et « devenons des passeurs d’espoir  en partageant cette histoire avec nos enfants, nos collègues, nos amis », de façon à inspirer d’autres gestes porteurs des mêmes valeurs !  

 

Lyliane (9/11/2014)