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21/11/2015

Désamorcer le radicalisme selon Mmes Dounia Bouzar et Anna Erelle...

 

Lors de l'émission sur France 2 appelée Télématin, j'ai entendu la présentatrice Anissa parler du travail de Mme Dounia Bouzar, anthropologue, qui a écrit de nombreux ouvrages consacrés à ses observations concernant les faits religieux. Cette ancienne éducatrice à la laïcité pour la prévention judiciaire de la Jeunesse en France a publié en janvier 2014 aux Editions de l'Atelier: «Désamorcer l'Islam radical». Ce livre a eu tout de suite un grand retentissement, puisque 60 familles l'ont appelée pour demander de l'aide.

Aussi, Mme Bouzar a décidé il y a 2 ans, entourée d'une équipe, de créer un Centre de Prévention des Dérives Sectaires liées à l'Islam ou CPDSI. Elle y met en œuvre sa méthode pour aider les familles touchées par l'embrigadement de leurs jeunes par des recruteurs de Daech. On estime le nombre de ces jeunes touchés par ce danger à 3700 environ. Généralement, dit cette femme, les familles ne se trompent pas et détectent un changement d'attitude de leurs enfants. Florence Servan-Schreiber a fait des clips à la télévision concernant des parents de jeunes partis en Syrie. Ce sont des victimes et elle nous demande de ne pas les stigmatiser.

 

Le repérage et l'approche des jeunes les plus fragiles - le plus souvent sans père ou sans repères - se fait majoritairement par Internet. Leur mal - être serait habilement mis en évidence, les incitant à se couper de leurs proches. Cet isolement explique que certains parents ne sentiraient pas venir le lavage de cerveau qui suit généralement. Actuellement «l'offre sur internet» s'est diversifiée et ce ne sont plus seulement les musulmans qui sont visés par les rabatteurs, mais des jeunes de toutes cultures, élevés avec ou sans religion, le plus souvent idéalistes, désireux de se rendre utiles ou déçus par le monde actuel. Ils rejettent leur mode de vie et deviennent peu à peu paranoïaques. C'est ainsi que certains peuvent se laisser embrigader dans un djihad illusoire, destiné à créer un monde sans capitalistes, ni mécréants... Mme Bouzar dit même, en s'appuyant sur les témoignages de ceux qui en sont revenus, "qu'ils rêvaient à un paradis et qu'ils ont découvert l'enfer"! Selon les personnes engagées dans le CPDSI, au moins 700 jeunes de toutes classes sociales auraient ainsi déja été détournés de leurs familles...

 

Le Journal Paris Match s'est fait l'écho du travail remarquable des membres de cet organisme. Et puis, contrairement aux autres membres des gouvernements sollicités précédemment, Mme Bouzar a été entendue par le Ministre de l'Intérieur actuel. Son Ministère en effet lui a demandé un rapport concernant ses recherches sur le sujet de l'embrigadement des jeunes. Cet échange a débouché sur une demande - acceptée avec plaisir par l'intéressée - de transmettre sa méthode aux cellules anti-radicalité des Préfectures Françaises. Le travail de désembrigadement et de stabilisation durerait en moyenne 6 mois. Il consisterait à faire entendre aux jeunes leur vécu sous l'emprise de Daech et celui de «repentis», afin de faire renaître l'humain en eux et d'ôter leur haine de la vie.

 

Mme Dounia Bouzar a publié tout récemment aux Editions de l'Atelier l'ouvrage:«La vie après Daech» dans lequel elle cite des témoignages cauchemardesques du vécu de ces jeunes gens et jeunes filles, qui ont du mal à retrouver la paix. Depuis la création du CPDSI, 500 familles l'ont contacté et environ 50 jeunes auraient été désembrigadés en quelques mois seulement. Le but de cet organisme est également de faire de la prévention, en lien étroit avec les familles.

 

De même, un ouvrage paru en janvier 2015 de Mme Anna Erelle détaille les méthodes qu'emploient les rabatteurs de Daech via Internet pour harponner de jeunes européennes. Une fois embrigadées, elles ne tardent pas à déchanter, car rien ne correspond à leurs rêves de départ. Elles deviennent des esclaves sexuelles pour la plupart. Cette jeune femme française a notamment pu toucher de l'intérieur la réalité en Syrie des proches du Calife autoproclamé Abou Bakr al Baghdadi. Son livre «Dans la peau d'une Djihadiste» publié chez R. Laffont raconte en effet son expérience vécue et sa désillusion... Depuis la parution de cet ouvrage qui démystifie Daech, elle se sait menacée d'une fatwa, mais elle a courageusement choisi de révéler l'autre face de cette organisation, afin d'ouvrir les yeux à ses compatriotes.

D'autres possibilités de réagir existent en téléphonant au numéro vert: 0800 00 56 96 et sur le site: Stop-djihadisme.

Merci à toutes les personnes qui agissent en faveur de la sauvegarde de nos jeunes à une période fragile de leur adolescence!

Lyliane