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08/12/2015

Messieurs Claude Lorius et Samuel Le Bihan au chevet de la planète...

 

Grâce à une présentation au théâtre de Nice le 6/12/2015, dans le cadre du festival:«Réveillons -nous!», j'ai pu voir pour la première fois Mr Claude Lorius invité par la Directrice du théâtre Mme Irina Brook. Un homme de 83 ans vif, enjoué, positif et tout à fait « dans le coup». Pour voir sur Internet quelques photos de cet homme remarquable, consultez le site: www.claude-lorius.com .

 

Nous avons tout d'abord visionné un film d'animation de Mr Loïc Fontimpe sur la vie de ce glaciologue «Le secret des Glaces», qui nous a montré comment Claude Lorius, alors âgé de 23 ans, s'est embarqué sur un navire pour aller vivre une année dans l'Antarctique. Là, dans un abri de 24 M2 partagé à 3 personnes, il a appris ce que veut dire la solidarité et il a également découvert sa vocation scientifique. Il est retourné à plusieurs reprises sur ce continent pris par les glaces. On peut dire qu'il a passé environ 10 années de sa vie au Pôle Sud, voyages entrecoupés de recherches en laboratoires... Il est soutenu aujourd'hui par l'Association Wild Touch - www.wild -touch.org - qui soutient les films engagés en faveur de l'environnement..

 

Entre autres aventures, j'ai retenu la découverte du jeune glaciologue, en buvant du whisky dans lequel il faisait fondre des morceaux de glace issus de ses forages, qu' il y avait dans l'air emprisonné dans ces cubes de glace toute l'histoire du climat! En 1978, en pleine guerre froide, il a également passé du temps, par des températures extrêmes, avec des américains dans la base soviétique de Vostock en Antarctique. Au delà des problèmes de tensions politiques dans le monde extérieur, ils se sont tous très bien entendus! Cela lui a permis d'obtenir des carottes glaciaires de grande profondeur et de pouvoir les ramener en France à des fins d'analyse. Et alors, en 1985, il a découvert ce qu'il nomme la courbe du CO2 en lien avec les changements de températures.

 

En effet, selon ses constatations, au fur et à mesure de l'industrialisation des pays dits développés, cette courbe se serait emballée... Cela lui permet d'affirmer que nous nous trouvons actuellement dans une période inter glaciaire, bouleversée par l'intervention des gaz à effet de serre et dans ce qu'il nomme l'anthropocène, nécessitant de mettre l'homme au centre de nos préoccupations. Dans un cycle climatique dit normal, tous les 100 000 ans environ c'était la distance de la Terre par rapport au Soleil qui influait sur les températures. Actuellement, selon les paroles de Mr C. Lorius:« depuis un siècle, l'être humain a modifié le cycle climatique et accéléré le réchauffement climatique». L'industrie, qui avait été crée à l'origine pour être au service de l'homme, ne l'est plus vraiment dans ces conditions... Il préconise par exemple pour commencer à inverser la tendance que les banques n'investissent plus dans les énergies fossiles...

 

Il aimerait également que l'on s'intéresse davantage aux océans, qui en apparence n'appartiennent à personne, mais dont les eaux s'acidifient. La fonte des glaces de terre (eau douce) ont une influence directe sur la biodiversité marine et la hauteur du niveau des océans. Néanmoins, après avoir tenté d'alerter les scientifiques, puis les pouvoirs publics, Mr Lorius n'est pas découragé. Il prône la solidarité et l'engagement de tous, une politique des petits pas. Il espère quelques avancées de la COP 21, qui lui semble «sur le bon chemin» car beaucoup de ses participants réalisent que nous sommes tous interconnectés, mais il ne se fait pas trop d'illusions. Par contre, l'engagement citoyen de certains jeunes et moins jeunes lui semble positif.

 

Mr Samuel Le Bihan à ses côtés nous a parlé de la revalorisation possible des déchets plastiques qu'une fondation nommée Earthwake, dans laquelle il est actif, fait nettoyer et recycler en Afrique. Un petit pas certes, qui ne règle pas la question des déchets, mais qui dégage un revenu pour les ouvriers africains, car les granulats de plastique sont revendus ensuite... C'est de l'entreprenariat social pour des actions pérennes, un exemple de ces petites actions qui mises bout à bout font avancer les choses...

 

Ces appels à une compréhension globale des conséquences d'un développement humain sans avoir tenu compte de la nature qui nous entoure ne pouvait que nous toucher! Gageons que le niveau de conscience de notre humanité par rapport à la Terre qui nous porte, à l'eau qui nous baigne soit en train de s'élever et gardons espoir car, comme l'a dit Luc Jacquet:« l'homme n'est jamais autant lui-même que face à l'adversité»!

Lyliane