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11/04/2019

La chronobiologie ou comment régler le corps comme une pendule...

Notre organisme est précis comme une horloge, écrivent dans la revue "ça m'intéresse" Mme Nathalie Picard, Mrs Thibault Panis et Afsané Sabouhi. Chaque partie du corps, en effet, suit sa propre horloge périphérique interne, mais c'est le cerveau qui orchestre le tout avec l'alternance jour/nuit notamment. Lorsque la pendule d'un organe se désynchronise par rapport aux autres, c'est souvent le signe d'une pathologie ( diabète, dépression...). Depuis 2010, des études sont en cours pour mettre en évidence les communications des horloges entre elles par voie nerveuse et hormonale grâce à deux substances: la mélatonine ( hormone du sommeil) et le corticol (hormone du stress).

Ainsi, par exemple, le coeur accélère durant la journée. C'est sous l'effet du corticol, secrété dès l'aube, que la tension artérielle, minimale pendant le sommeil, commence à augmenter. De même, les glandes surrénales sont notre réveil-matin et le pancréas est réputé travailler lors de la digestion. Le foie quant à lui déstocke pendant la nuit, afin d'assurer l'approvisionnement du cerveau pendant le sommeil. En début d'après-midi, notre horloge interne nous invite à une sieste de 15 à 20 minutes. Notre température corporelle baisse et nous avons des somnolences à ce moment-là. La sieste compenserait notamment le travail de nuit, les sommeils écourtés, les horaires atypiques, mais bien peu d'entre nous s'y adonnent...

En effet, il faut reconnaître qu'il est difficile d'être en phase avec ses besoins quand les contraintes socio-professionnelles et l'usage des écrans perturbent nos cycles de sommeil. La lumière bleue en effet simule le jour et retarde la sécrétion de mélatonine, donc l'endormissement. De même, la semaine de 4 jours à l'école serait un contresens biologique pour les enfants... Des chronobiologistes allemands ont même inventé en 2006 l'expression"jettlag social" pour décrire la situation des couche-tard et des lève-tôt de la semaine.

Nous semblons avoir oublié que "la lumière est le plus puissant synchronisateur de notre horloge biologique". C'est pourquoi il est important de laisser entrer le soleil dans nos vies, alors que 80% de notre temps se passe à l'intérieur... A Paris, le centre du sommeil de l'Hôtel-Dieu a étudié l'effet du luminaire Cronos (du fabricant français Lucibel) sur 70 salariés du groupe Nexity pendant 28 jours. Pour 3 personnes sur 4, il a été observé un effet bénéfique sur la réactivité, la concentration des salariés et la qualité de leur sommeil. La luminothérapie de son côté aiderait à traiter les cycles irréguliers des patients à l'horloge biologique déréglée ou des habitants de pays du Nord où la lumière est rare à certaines saisons...

Les spécialistes du sommeil disent que "bien  dormir est un enjeu de santé publique". Depuis peu, nous savons grâce au réseau Morphée, consacré aux troubles du sommeil, que les Français dorment en moyenne 7h en semaine et 8h le week-end. Il y a même 25 à 30% de nos concitoyens qui dorment moins de 6h par nuit. Cela constituerait un risque d'accident domestique ou routier. De plus, se soigner en temps et en heure garantirait l'efficacité d'un traitement. Cela se nomme la chronothérapie. Etre opéré l'après-midi par exemple serait apparemment optimal dans certains cas de patients à haut risque... Un cancérologue et chercheur français, Mr Francis Lévi a mis en évidence les moments où les cellules saines sont les moins réceptives aux effets des médicaments de chimiothérapie. Toutefois, la mise en pratique de ces observations est encore assez peu pratiquée.

 En conséquence, nous pouvons retenir qu'un véritable plan sommeil et une meilleure écoute de nos besoins physiques et psychologiques semblent à faire mieux connaître dans la population de notre pays. Pour en savoir davantage, consulter sur Internet: www.chronobiologie.fr.

Lyliane