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12/04/2020

Des repas à Palaiseau pour les soignants...

« Le temps d'un repas, nous avons pensé à autre chose. Ce que vous nous avez livré nous a donné plus de courage pour continuer à affronter ce Covid-19. » Ce message reçu d'un médecin de l'hôpital Cochin (Paris, XIVe), Evagoras Mavrommátis le garde précieusement sur son téléphone, comme des dizaines d'autres. Avec ses frères Andréas et Dionysos, il est à la tête de la Maison Mavrommátis, célèbre institution de la gastronomie grecque en France. Depuis le début de la crise du coronavirus, 300 repas sont élaborés dans leurs cuisines centrales situées à Palaiseau et livrés gratuitement aux personnels soignants des hôpitaux de la région parisienne

Mercredi, les pompiers de Palaiseau goûteront à leur tour à ces plats helléniques réputés pour leur excellence. Houmous, caviar d'aubergines, moussaka, tzatzikis, aubergines farcies, feuilles de vigne farcies au riz, yaourts grecs au miel… Des spécialités méditerranéennes qui mettent un peu de baume au cœur à toutes ces personnes mobilisées contre le coronavirus.
Pour les frères Mavrommátis , dont Andréas, unique chef grec étoilé en France, il n'était pas question de rester les bras croisés pendant le confinement. « Tous nos restaurants ont été fermés le 14 mars au soir à minuit, raconte Evagoras Mavrommátis. Nous avons pu garder ouvertes quatre boutiques de traiteur à Paris pour de la vente à emporter et des commandes à emporter livrées par des prestataires comme Delivroo ou Uber eats. »
Ce qui signifie que les cuisines centrales de Palaiseau, où sont confectionnés les plats vendus en boutique traiteur, sont restées opérationnelles. L'idée d'offrir aux personnels soignants de quoi se sustenter est venue rapidement. « On a commencé timidement, mais cela a vite pris de l'ampleur, poursuit Evagoras Mavrommátis. Nous travaillons beaucoup avec le corps médical, nous avons beaucoup de contacts. Au fur et à mesure, nous avons été sollicités par de plus en plus d'établissements, de médecins, d'infirmières… »
Les livraisons touchent de nombreux établissements d'Ile-de-France : le centre hospitalier du sud francilien à Corbeil-Essonnes qui a reçu 100 kg de repas le 30 mars, mais aussi des hôpitaux de toute la région parisienne : « Necker, Lariboisière, Cochin, La Pitié-Salpêtrière, Le Kremlin-Bicêtre, l'hôpital de Neuilly, la clinique Geoffroy Saint-Hilaire, Bichat, la résidence Ave Maria », énumère Evagoras Mavrommátis.
À chaque fois, les équipes médicales ne manquent pas de remercier en postant des photos. Au-delà de s'être régalés de mets succulents, ils témoignent de ce que ça leur a apporté. « On leur permet de se changer les idées, la cuisine grecque c'est un peu le voyage, sourit Evagoras Mavrommátis. Dans la culture grecque, aider les autres c'est naturel. C'est un devoir. Offrir des repas à ceux qui se battent contre cette maladie, c'est la moindre des choses. »
Si son frère Andréas est en cuisine, lui se rend tous les jours sur le marché d'intérêt national de Rungis (Val-de-Marne) pour acheter les matières premières. « Je n'ai pas de souci d'approvisionnement, mais comme nous continuons d'acheter des produits de grande qualité et très frais, ils se payent de plus en plus cher, témoigne Evagoras Mavrommátis. Les prix augmentent beaucoup, mais on ne les discute pas car on est déjà content de les trouver. Tant qu'on peut, on continue. »
À Paris, les clients de leurs boutiques restées ouvertes sont tout aussi reconnaissants que les personnels soignants, même si eux payent évidemment ce qu'ils achètent. « Certains, surtout dans notre magasin historique du Ve arrondissement, viennent juste pour parler un peu, juste pour nous remercier d'être là pendant la crise, raconte Evagoras Mavrommátis. On leur devait de ne pas les abandonner. »

Selon Mme Cécile Chevallier - Le Parisien - mardi 7 avril 2020

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