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08/01/2020

Faut-il remettre de la nature dans Paris?

David Belliard a dévoilé ses propositions pour «remettre de la nature dans la ville» et en a profité pour marquer sa différence avec la maire sortante.
«Passer d’une ville grise à une ville verte.» Ou des socialistes aux écolos. David Belliard, candidat EE-LV à Paris, présentait ce mardi ses propositions pour «débitumer et remettre de la nature dans la ville de Paris». L’occasion pour les Verts, qui font partie de la majorité municipale actuelle, de marquer leur différence, et de montrer leurs divergences, avec la maire sortante. «Nous payons aujourd’hui très durement une vision urbaine qui glorifie la figure du maire bâtisseur, qui bétonne et construit chaque parcelle disponible», assurent-ils.
Paris compte aujourd’hui 14,5 mètres carrés d’espaces verts par habitant, contre 45 à Londres ou 59 à Bruxelles. Trop peu pour faire face à l’urgence climatique, la végétalisation permettant de faire baisser la température dans les villes, selon les écolos. Les candidats à la mairie de Paris ont intégré la leçon lors du dernier épisode de canicule cet été. En juin, Anne Hidalgo avait ainsi annoncé la végétalisation de quatre sites, les parvis de l’hôtel de ville et de la gare de Lyon, l’arrière de l’opéra Garnier et les voies sur berge, expliquant que «Paris [devait] s’adapter à l’évolution des températures». Candidat de la majorité présidentielle, Benjamin Griveaux promet des «rues jardin» dans chaque quartier, Gaspard Gantzer entend supprimer le périphérique et Cédric Villani, raillé par ses concurrents pour son flou programmatique, parle de «plans de végétalisation discutés avec des experts et des citoyens».

«La question de la nature n’est pas accessoire»
L’enjeu, pour les Verts, est donc de montrer qu’ils ont l’avantage sur ces sujets qu’ils portent depuis des années. A eux l’original, aux autres la copie. «La question de la nature n’est pas accessoire, elle est centrale», a insisté David Belliard devant la presse. Son objectif : un parc ou un jardin à moins de trois minutes pour tous les Parisiens. Dans le détail, les écolos promettent de récupérer 60 hectares de places de parking en surface pour faire des espaces verts et notamment des jardins potagers, de planter 100 000 arbres pendant leur mandat, contre 18 000 pour ces cinq dernières années, ou encore d’investir la petite ceinture en ouvrant de nouveaux tronçons. ls insistent aussi sur les écoles, qu’ils veulent transformer en «îlots de nature». Selon une étude de l’association Respire, les taux de pollution dans certains établissements scolaires dépassent les seuils fixés par l’Organisation mondiale de la santé. Visuel à l’appui (photo en tête d’article), les Verts promettent de fermer à la circulation les rues adjacentes des écoles les plus polluées, comme celle de la rue Rampal, dans le XIXarrondissement, et de les végétaliser. A l’intérieur, dans les cours, des «oasis». Un grand mot pour désigner des arbres, plantes, feuilles par terre ou cabanes, qui a aussi été utilisé par Anne Hidalgo. La maire sortante, pas encore déclarée, a ainsi promis «28 écoles oasis» cet été.

«Le logement ou la nature, c’est un vieux débat»
Mais pour les écolos, l’heure est plutôt à la mise en avant des points de friction avec la maire sortante. «Un des grands enjeux de la campagne, c’est ce qu’on fait de certaines parcelles et sur ce point, nous avons de grands sujets de divergences avec les socialistes et les communistes», a affirmé David Belliard. Souvent cités : le projet de construction de six tours à Bercy-Charenton, le projet immobilier de Netter-Debergue dans le XII ou encore le TEP Ménilmontant, un ancien terrain de sport «récemment sauvé de la bétonisation par les écologistes». Pour le candidat, il s’agit de mettre en scène les combats avec l’équipe sortante pour montrer que derrière le bilan écolo d’Anne Hidalgo, il y a des écolos qui poussent. «On exprime des désaccords depuis 2014, notamment sur l’urbanisme, affirme le conseiller municipal EE-LV Jérôme Gleizes. Ils se rendent compte après coup qu’on avait raison.» «Ils cherchent des éléments de différenciation, c’est le jeu de la campagne», balaie Ian Brossat, adjoint à la maire. Mais pour le chef de file des communistes à Paris, en misant ainsi sur l’urbanisme, les écolos se retrouvent face à une contradiction : comment répondre à la crise du logement et arrêter de construire ? «Le logement ou la nature, c’est un vieux débat, répond David Belliard. Nous, on veut un rééquilibrage au sein de la métropole plutôt qu’une concentration sur Paris.» Ou comment renvoyer les socialistes au vieux monde et tenter d’incarner la suite.
 
Selon Mme Charlotte Belaich - Liberation - mardi 3 décembre 2019

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