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11/05/2019

Sauvetage des dauphins au Honduras...


Les dauphins peuvent maintenant danser librement dans les eaux turquoise d’Utila sans craindre d’avaler du plastique. Les plus de cinq millions de bouteilles qui atteignent chaque année l’île du Honduras, dans le département des Caraïbes des îles de la Bahía, ne finiront plus dans l’océan. Les autorités de l’île utilisent maintenant cette matière première pour revêtir les rues d’Utila, protégeant de l’invasion plastique les cétacés, dont la danse attire 2,3 millions de touristes chaque année. Cette solution innovante de la municipalité est un mélange de bouteilles en plastique et de ciment. Elle vise à stopper la pollution environnementale qui menace non seulement le majestueux sanctuaire des dauphins, mais également toutes les espèces marines vivant dans le deuxième plus grand récif au monde.
Les routes en plastique d’Utila sont plus durables et moins chères que les routes conventionnelles
«Environ cinq millions de bouteilles en plastique arrivent sur l’île chaque année, en plus de celles que les vagues déposent sur les plages», explique Troy Bodden, maire d’Utila, «alors nous avons décidé de nous débarrasser de ce plastique en le déchiquetant et en l’utilisant comme matériau pour le béton de nos rues.». Basées sur une idée d’abord appliquée en Inde, les routes en plastique d’Utila sont plus durables et moins chères que les routes conventionnelles. Le maire Bodden s’est inspiré de l’expérience indienne ainsi que d’une vidéo des routes en plastique au Canada qu’un touriste lui avait montrée. Troy Bodden affirme que 28 % de la formule du béton provient de plastique déchiqueté, ce qui permet à la municipalité d’économiser de l’argent qui aurait évalué à environ 40 000 euros. Une deuxième route, la rue Lozano de 390 mètres de long, a été recouverte par la suite. Pour réaliser la chaussée, quelque 150 000 bouteilles de boissons gazeuses ont été transformées en 3 600 kilos de plastique déchiqueté, puis mélangées à du ciment et à du sable dans un laboratoire de la ville de San Pedro Sula, dans le nord du Honduras, pour tester la résistance au poids et aux conditions météorologiques du mélange. La formule est certifiée et a la même consistance que l’asphalte ordinaire, explique Troy Bodden. «Nous étudions sa durabilité, pour l’appliquer à d’autres projets tels que les pavés» assure-t-il.

Interdiction des sacs en plastique et des pailles
Le maire a lancé en parallèle d’autres mesures pour lutter contre la pollution, dont un arrêté municipal qui interdit l’utilisation de sacs en plastique et de pailles. Les plages et récifs sont également nettoyés collectivement par les locaux avec l’aide des centres de plongée de l’île. «Ce n’est qu’un exemple de
la créativité des Honduriens. Le plastique produit sur l’île est aujourd’hui déchiqueté et utilisé comme revêtement de chaussée et il fonctionne très bien, il ne craque pas et ne s’endommage pas. Grâce à ces initiatives, nous préservons les ressources naturelles et l’avenir de notre île,» estime le biologiste Fernando Argüello. La matière première en plastique est collectée sur les plages et au centre de recyclage, puis broyée pour former des boules avant d’être transportée sur le chantier dans d’énormes sacs noirs. Se procurer ce plastique n’est pas difficile, car le fleuve Motagua, qui prend sa source au Guatemala et termine dans l’Atlantique, achemine vers l’île d’énormes quantités de déchets à travers 13 municipalités différentes.

Article écrit par Glenda Estrada, El Heraldo (Honduras)

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