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25/01/2019

Les fourmis coupe-feuilles pourraient produire du protoxyde d'azote et modifier leur environnement.

Les forêts tropicales sont une des sources naturelles principales de protoxyde d’azote... Et un petit insecte pourrait jouer un grand rôle dans sa production.
Les fourmis coupe-feuilles sont endémiques des forêts d’Amérique tropicale. Pour se nourrir, elles fonctionnent en symbiose avec un champignon. Elles collectent ainsi des morceaux de feuilles qu’elles mâchent, ce qui va servir de substrat pour la culture de ce champignon, qu’elles cultivent dans leur fourmilière. C'est lui qui va par la suite leur servir de nourriture. Mais pour le cultiver, les fourmis produisent un nombre incroyable de déchets : non seulement les feuilles, mais aussi des bactéries, des champignons morts... ou même des fourmis mortes.

Des piles de déchets qui produisent des gaz à effet de serre 
Ces déchets s’entassent dans les alentours de la fourmilière, jusqu’à former des tunnels de plusieurs dizaines de centimètres de haut. Des chercheurs américains ont surveillé ces piles de déchets et ont surveillé leurs rejets gazeux.
Ils ont découvert que les monticules étaient les conditions parfaites pour la production de protoxyde d’azote. Ils peuvent même émettre jusqu’à deux fois plus de gaz à effet de serre que les autres endroits de la forêt.

Des taux de protoxyde d'azote multipliés par 20 
Mais pour le protoxyde d’azote, les niveaux généralement observés sont ici multipliés par 1.000, tandis que pour le méthane, ce nombre n’atteint que 20. 
"Les fourmis coupent les feuilles des arbres, les emmènent sous la terre et cultivent des champignons, leur source principale de nourriture. Ils disposent ensuite de leurs déchets exactement comme nous le faisons" explique Cory Cleveland, qui a mené les études.

Le même principe que dans les décharges humaines 
"C’est comme une décharge, où les micro organismes vont ensuite décomposer ces déchets, générant du dioxyde de carbone, du méthane et du protoxyde de carbone, comme il peut arriver avec les déchets humains" continue le chercheur.
Fiona Soper, une autre chercheuse étant intervenue sur l’étude ajoute que les rejets de gaz à effet de serre sont particulièrement importants, créant des conditions rarement vues dans des écosystèmes naturels. 

Les animaux peuvent influer sur leur environnement 
D’ordinaire, les fourmis ne sont pas capables d’intervenir sur le changement climatique. Mais ici, on peut voir que, tout comme les humains, elles peuvent affecter leur environnement.
Il reste néanmoins compliqué de quantifier l’impact des fourmis sur le climat, notamment car on n’a aucune idée précise de combien de fourmis coupe-feuille vivent sur la planète. Mais cette étude aura au moins permis de résoudre une énigme : pourquoi, dans certains coins de la forêt équatoriale, les niveaux de méthane et de protoxyde d’azote peuvent varier autant.

Kevin Domas - Gentside - samedi 12 janvier 2019

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