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28/03/2018

Le Journal libération propose des pistes pour assainir l'air que nous respirons en France...

Que font les autorités, face à un constat sanitaire accablant concernant la pollution de l'air? Toujours rien, ou presque. Le «plan d’action» présenté à Bruxelles le 13 février par le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot laisse les ONG sur leur faim. Officiellement, ce plan doit permettre d’éliminer les dépassements en PM10 (les particules les plus grosses) «à partir de 2020», sauf dans quelques «points noirs», et de diminuer le nombre de zones où sont dépassés les plafonds en dioxyde d’azote (49 en 2010, 10 en 2020, 3 en 2030). Mais «il n’est ni complet ni sincère», accusent les ONG.


Assorti d’aucun indicateur de réussite ni de moyens de contrôle ou de sanctions, il «repose sur des mesures déjà mentionnées précédemment mais qui ne sont toujours pas mises en œuvre, telles que l’indemnité kilométrique vélo, l’aide à l’achat de vélos à assistance électrique ou les zones à faibles émissions en ville, qui se comptent sur les doigts d’une main en France». Et passe sous silence des projets d’infrastructures de transports auxquels le gouvernement a donné son feu vert «alors qu’ils auront pour effet d’augmenter les émissions de polluants atmosphériques, comme les contournements routiers de Strasbourg et Rouen».


De leur côté, les quatorze feuilles de route élaborées par les collectivités locales en vue de l’échéance de samedi «manquent sérieusement d’ambition et de volonté politique pour réduire les émissions à la source de manière structurelle et rapide dans le secteur des transports», déplorent les ONG. «Seuls Reims, Strasbourg et Lyon rejoindraient la dynamique lancée par Paris et Grenoble vers des villes à plus faibles émissions [en excluant les véhicules les plus polluants de certaines zones de circulation, ndlr]», mais ces villes ne visent toutefois que les véhicules de transports de marchandise, contrairement à Paris et Grenoble, plus ambitieuses.

 

«Financer les alternatives» au tout routier, afin d’«aider» les décideurs à permettre aux Français de mieux respirer, mais aussi à lutter contre les changements climatiques, les ONG proposent une liste de mesures «concrètes et indispensables qu’il est urgent de mettre en œuvre au niveau national dans le cadre de la future loi d’orientation sur les transports et les mobilités, ainsi qu’au niveau local».

 

Elles préconisent d’abandonner les nouveaux projets routiers, de supprimer la niche fiscale accordée au gazole professionnel, ou encore d’interdire de circulation les véhicules diesel et essence au sein de «zones à très faibles émissions», qui seraient créées dans toutes les agglomérations polluées d’ici à 2025. Mais aussi d’appliquer le principe pollueur-payeur au moyen de la fiscalité écologique dans le transport routier de marchandises (soit une sorte d’écotaxe, qui devrait «être basée sur les distances parcourues et non une simple vignette temporelle comme cela semble être envisagé»). Ce qui permettrait de «dégager les ressources nécessaires pour financer les alternatives» (train, transports en commun et vélo) et les mesures d’accompagnement des secteurs et des ménages les plus modestes. A bon entendeur…

 

article du journal Libération du 27/3/2018

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