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06/07/2015

Le chez-soi, c'est aussi la vie intérieure...

 

La phrase ci dessus est empruntée à M. Chollet, journaliste et essayiste française, que j'ai trouvée dans le Journal Télérama. Elle est en fait tirée de son dernier ouvrage publié aux éditions Zones sous le titre: "Chez soi, une odyssée de l'espace domestique". Un peu plus loin, elle poursuit en déclarant: "On a tellement été habitués à l'idée de remplir le temps que certains sont déconcertés à l'idée de rester chez eux sans avoir rien programmé. Ce renoncement à une vie trépidante paraît pauvre".

 

Bien entendu, pour pouvoir bénéficier de ce temps de repli sur soi-même salutaire, il est nécessaire que les conditions matérielles y soient propices (logement, disponibilité, espace, silence...). Ces temps de recul par rapport à la vie sociale sont assez difficiles à prendre de nos jours. Bien souvent, même la retraite n'y conduit pas. Silence et solitude en effet font peur à la plupart d'entre nous. Nombreux sont celles et ceux par exemple qui laissent en permanence marcher la télévision pour meubler le calme de leur maison. Et que dire de celles et ceux qui fuient à l'extérieur une possible confrontation avec eux-mêmes, avec des questionnements ?

 

Certes, lorsqu'on est parents de jeunes enfants, les espaces pour pouvoir souffler sont rares et le plus souvent ils leur permettent de s'avancer dans leurs taches. Pour une personne handicapée ou isolée par contre, quelques mots avec le facteur, une voisine ou une amie au téléphone remplissent le silence. Les uns et les autres néanmoins pourraient se donner un temps de 10 à 15 minutes par jour pour se mettre en repli, respirer consciemment et méditer. Cette vacuité de l'esprit est non seulement apaisante, mais elle nous permet de prendre de la distance par rapport à nos vies, de laisser monter de nos profondeurs intuitions et messages éventuels de notre inconscient. C'est un véritable ressourcement !

 

Pour ma part, ayant la chance d'habiter seule dans une petite maison avec jardin, sur une colline au dessus de la ville de Nice, j'apprécie grandement d'avoir un refuge où je peux m'abriter, rêver, me détendre, ne rien faire. J'ai besoin de me sentir protégée par un toit et 4 murs et je compatis au malheur de tous ceux qui n'ont pas de maison. Je ne suis pas spécialement une femme d'intérieur, mais j'aime avoir des moments de calme et de solitude pour me retrouver face à moi-même, sans projet, juste dans le présent à savourer.

 

Je songe, je réfléchis, je lis, je reste immobile, assise ou allongée à l'ombre sur la terrasse. Souvent, j'aiguise mes 5 sens à écouter le chant d'un oiseau, à sentir l'air sur ma peau, la brûlure du soleil comme la fraîcheur de la pluie, à humer l'odeur des jasmins ou des roses... Toutes ces choses qui paraissent insignifiantes, mais qui donne du prix à la vie. Je me souviens en effet d'un séjour de 3 semaines en maison de repos où, après une opération importante, je retrouvais ces menus plaisirs.

 

L'âge favorise sans doute ce repli nécessaire au corps comme à l'esprit, ce désencombrement physique et psychique menant à des lâcher-prises, à une vie intérieure, sorte de jardin secret où se murmurent de belles prises de conscience... Toutefois, n'étant ni dans un ashram, ni dans un couvent, où ces espaces sont prévus dans les journées collectives, j'aime faire alterner ces phases avec quelques préoccupations matérielles qui occupent mon corps.

 

Le vingt et unième siècle sera peut-être un temps de redécouverte du ressourcement en soi même à entreprendre avant toute action extérieure. Cela nous évitera certainement des emballements irréfléchis, des violences inutiles... Car avoir une vision claire de la vie, de sa vie aide à ne pas "naviguer à vue" individuellement et collectivement.

Et, afin d'avoir une vision claire, quoi de mieux que de rentrer en soi, de faire silence et d'écouter nos voies intérieures?

 

Lyliane

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