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01/02/2015

Ce qui ne s'exprime pas, s'imprime !

 

Ce titre que j’ai entendu un jour peut paraître provocateur. Néanmoins je ne l’ai pas oublié car il m’a fait réfléchir. En effet, faut-il vraiment tout dire, tout exprimer, même nos doutes, nos pulsions, nos colères, nos désirs pour que tout cela ne ressurgisse pas plus tard en nous sous une forme ou une autre?  

 

Dans la vie sociale, cela ne semble pas du tout évident. On peut faire du mal, heurter, blesser par des propos excessifs, un langage direct, une franchise brutale. Et sommes nous sûrs de ce que nous affirmons, de ce que nous tenons pour véritable?  Nous savons bien que nos idéologies, nos croyances, nos préjugés teintent nos ressentis, nos jugements personnels.

 

 Si nous retenons ce que nous percevons, est ce mieux ? Nous sommes alors dans le refoulement, le mensonge ou l’hypocrisie…Et vivre avec de la culpabilité, de la rancune, du ressentiment, des remords, des secrets inavouables peut conduire à des actes de vengeance, sans commune mesure avec leur point de départ.

 

En établissant des liens entre nos pensées et notre corps - ce que font de plus en plus les médecins, les scientifiques - nous réalisons également qu’il est très nocif de retenir des charges émotionnelles. Cela devient des sortes de prisons, des toxines susceptibles de nous rendre malades. Mais que l’on retourne ces émotions contre soi en les enkystant dans notre être ou que nous les projetions sur l’autre, cela n’aide pas réellement à métaboliser ces poisons. Moi - même, lorsque je souffre de dorsalgie, de fatigues inexpliquées, de tensions musculaires, je comprends souvent que ce sont des messages, des signaux pour aller voir ce qui se passe dans mes profondeurs.

 

Alors que faire pour nous libérer de cette dualité difficile à dépasser ? Il me semble par expérience que le premier mouvement pourrait être de prendre du recul sur l’événement, de trouver un temps, une distance, afin de ne pas nous identifier à un bout de la situation. Personnellement, je fais silence et j’écris dans un cahier ce qui me trouble, me bouleverse. Cela m’aide généralement à être dans une vision plus réaliste et honnête. Certains méditent, dessinent, respirent profondément, font du sport, marchent...

 

L’expérience du coussin, apprise en thérapie m’aide parfois à évacuer colère et ressentiment. En imaginant l’autre face à moi grâce au coussin, je peux laisser sortir ce que je ressens. puis en m’asseyant sur le coussin, je peux prendre conscience de la motivation de l’autre, de son intention. Cela aide à revenir avec plus de clarté, sans trop d'émotion, vers son propre vécu intérieur. Ma thérapeute appelle cela : présence à soi même.

 

Ces allées venues sont capables de délier paroles ou colères. Car souvent l’émotion trouble notre discernement. Il s’en suit généralement une pacification intérieure, un réajustement. L’étape suivante est de pouvoir retourner vers l’autre en trouvant des paroles créatrices, libératoires.

 

J’ai pris conscience en effet que la guérison de notre être profond (c'est-à-dire corps plus esprit) découle de l’unification de notre personne. Et les étapes du repli sur moi, du détachement, de l’acceptation d’avoir eu mon regard troublé, d’avoir été manipulée par mon ego, tout cela me paraît incontournable, afin de revenir à des sentiments nouveaux, positifs, authentiques.  

 

Osons donc nous remettre en cause, écouter nos intuitions, choisir la bonne distance, afin d’arriver à libérer nos mots et nous délivrer de nos maux !

 

Lyliane 

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