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20/12/2014

Qui connaît de nos jours Hildegarde de Bingen?

 Article inspiré d'un numéro spécial de la revue Biocontact de novembre 2014

 

           A PROPOS D’HILDEGARDE DE BINGEN, UNE FEMME INSPIREE, 

                    VISIONNAIRE  ET NATUROPATHE AVANT L’HEURE !

 

   Plus de huit siècles après la mort de cette femme, dont la vie a été consacrée à Dieu, nous redécouvrons son œuvre aux écrits à la fois traditionnels, mais aussi profondément novateurs.

J’en veux pour preuve le numéro gratuit de la revue distribuée en magasins diététiques Biocontact presque entièrement consacré à cette mystique inspirée, à la fois compositeur, écrivain, pharmacologue et férue de préceptes de santé. Pour ma part cette série d’articles m’a permis de prendre la mesure de son œuvre, dont je ne connaissais pas tous les aspects. On peut s’interroger sur l’oubli dans lequel Hildegarde semble être tombée pendant des siècles malgré l’étendue de ses apports dans de nombreux domaines. Le Pape Benoît 16, allemand lui aussi et donc sans doute sensibilisé au génie de cette femme, l’a proclamée, le 7 octobre 2012, Docteur de l’Eglise, quatrième femme seulement à bénéficier de ce titre reconnaissant sa valeur. Il est possible que le fait d’être une femme ait joué entre temps en sa défaveur, alors qu’à l’époque son rayonnement dépassait largement les frontières.…

  Hildegarde (1098-1179), bénédictine allemande originaire du Palatinat, dixième enfant d’une famille de petite noblesse, a été confiée toute petite à un monastère car elle avait des visions. Là, elle a été éduquée par un groupe de femmes consacrées et rapidement elle a forcé l’admiration de toutes. Elle apprit en effet très vite à lire, à écrire, à jouer de la lyre et à prier. Elle prit l’habit à 16 ans et à 38 ans devint supérieure de la Communauté. Elle fonda plusieurs monastères avec l’appui des autorités religieuses. Poussée par des voix et des visions, elle commença à écrire et à contribuer à la réforme de la chrétienté. Correspondant avec Saint Bernard et avec différents papes, elle s’engagea à plus de 60 ans dans des croisades de prédication, dénonçant les abus du clergé et laissant des œuvres d’une étonnante modernité- que ce soit dans le domaine des arts, des sciences ou de la religion- pour une femme du Moyen-âge. Elle vécut jusqu’à 81 ans et à sa mort, elle était déjà reconnue comme porteuse du feu de l’Esprit Saint. Son corps est toujours conservé à Eibingen, dans une de ses fondations aux bords du Rhin, et c’est devenu un lieu de pèlerinage.

 

   Le monastère où elle vivait comportant un jardin de plantes médicinales, Hildegarde a pu connaître et rassembler dans un ouvrage nommé « Physica » plus de 100 espèces locales et elle s’est attachée à en détailler les vertus médicinales et même culinaires. Elle se montra capable tout à fait empiriquement de mentionner par exemple le rôle de la muscade et du camphre en médecine, de relever le danger de certains champignons, de quelques plantes vénéneuses (ciguë, bryone, colchique, belladonne, jusquiame, arnica…), de l’utilisation du mercure en dermatologie. Elle accorda, au sein même du monastère, beaucoup d’importance à la diète, à l’hygiène, à la balnéothérapie. Dans le livre « les causes et les remèdes » Hildegarde dégage 4 humeurs, correspondant aux 4 éléments du sang : le sec, l’humide, l’écume et le tiède. Pour elle il y avait correspondance avec 4 types de caractères. Elle alla même jusqu’à conseiller des prélèvements sanguins, afin de voir déchets et éléments nocifs. On peut vraiment dire qu’elle fut la première femme médecin du Moyen-âge !

  Ses ouvrages traduits en plusieurs langues de nos jours sont régulièrement revus et réédités  par des naturopathes. En Allemagne, cette médecine a été réhabilitée dans les années 1950. Ensuite elle s’est répandue en Europe, particulièrement en Autriche, en Suisse et en Belgique. En France, l’Association Université Sainte Hildegarde à Auteuil le Roi (78770) organise régulièrement des séminaires et des formations médicales. L’Ordre des Médecins tolère une pratique selon ses préceptes comme médecine complémentaire, notamment en phytothérapie.

  Musicalement existent encore de très beaux hymnes qu’Hildegarde avait composés. Monodique, cette musique se distingue du chant grégorien. Bien souvent, elle retranscrivait les musiques angéliques qu’elle entendait. On lui attribue quelques 70 œuvres musicales.

  De nos jours certains écologistes se réclament de ses écrits, dans lesquels elle affirmait « que la racine de la pollution de l’eau et de l’air provient de l’avidité et de l’égoïsme humain ». Elle prédisait même que la nature finirait par se retourner contre l’homme en de terribles catastrophes. Dans un de ses ouvrages comme " le Livre des œuvres divines " elle prônait une harmonie à retrouver avec l’Univers grâce à une transformation intérieure. Dans « Scrivias », elle indiquait en images une voie de sagesse chrétienne.

  En conclusion, je pourrai dire qu’Hildegarde de Bingen a balayé tout le champ de la vie humaine, alors qu’elle vivait dans un monastère au 12 ème siècle. Je pense que sa foi profonde, sa grande sagesse, son regard prophétique et ses conseils inspirés sont susceptibles d’illuminer notre 21 ème siècle, qui selon moi a besoin de nous faire retrouver le chemin d’une véritable vie intérieure, connectée à la Source du vivant et en accord avec les lois de l'Univers.

Lyliane (20/12/2014)

     

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