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27/07/2017

Victoire pour les océans!

 

Victoire ! Le géant mondial du thon en boîte recule face à la pression citoyenne

Il aura fallu deux ans de campagne, de travail sans relâche, d'actions de terrain, et près de 700 000 signatures récoltées à travers le monde, pour convaincre Thai Union, le géant mondial des produits de la mer, de prendre ses responsabilités pour la préservation des océans et le droit des travailleurs.

Le groupe Thai Union, maison-mère de Petit Navire et de ses marques sœurs (John West, Chicken of the Sea, Mareblu, et Sealect), s’est enfin engagé à prendre des mesures qui permettront de réduire significativement l’utilisation des dispositifs de concentration de poissons (DCP), de protéger celles et ceux qui travaillent sur les bateaux de fournisseurs, et de renforcer le soutien du groupe pour le développement d’une pêche durable.

C’est un virage à 180° qui envoie un signal fort à toute l’industrie de la pêche, démontrant qu’il est possible de faire mieux pour la protection des océans et des travailleurs de la mer.

Deux ans de campagne, deux ans de mobilisation citoyenne

Une boîte de thon sur cinq vendues dans le monde est produite par Thai Union.

Face à ce constat, à la puissance du groupe et à l’impact de ses pratiques sur les écosystèmes marins (Thai Union fait partie des 13 multinationales qui façonnent les écosystèmes marins tant leur empreinte est forte), Greenpeace a décidé de lancer une campagne globale pour transformer la première pêcherie mondiale : l’industrie du thon.

En France, nous avons donc commencé par nous adresser aux plus grandes marques de thon à travers un classement établi en fonction de la méthode de pêche, des espèces ciblées et de la qualité de la politique d’approvisionnement. Petit Navire, marque française du groupe Thai Union et leader national du thon en boîte, est parmi les mauvais élèves.

Pendant deux ans, partout dans le monde, Greenpeace s’est attachée à rendre visible les mauvaises pratiques des marques nationales de Thai Union, mettant en lumières l’exploitation des travailleurs et les pratiques de pêche destructrices employées dans une recherche constante de profits.

En France, vous avez été plus de 140 000 à écrire au PDG de Petit Navire pour lui demander de prendre ses responsabilités en adoptant des méthodes de pêche durables.

En merà terredans les rayons des supermarchés, lors des conférences réunissant les acteurs de l’industrie de la pêche, devant le siège de Petit Navire, des milliers de personnes se sont mobilisées et ont rejoint notre campagne. Ensemble, nous avons poussé les entreprises approvisionnées par Thai Union à vendre de meilleurs produits et à s’engager dans une politique respectueuse des travailleurs et de nos océans.

Des changements en mer et dans les boîtes de thon

Grâce à la pression croissante de la société civile, Thai Union va mettre en place dès maintenant des changements significatifs au niveau mondial.

En 2014, lorsque nous avons commencé à discuter avec Petit Navire, ses responsables ne considéraient même pas que la méthode de pêche était un problème. L’emploi des DCP ne faisait absolument pas partie de leurs préoccupations et ils n’estimaient pas que cela pouvait l’être pour les consommateurs de thon en boîte. Aujourd’hui, Thai Union change son fusil d’épaule : d’ici 2020, l’entreprise va diminuer de moitié environ le recours aux DCP dans sa chaîne d’approvisionnement. Elle va également doubler l’offre de thon pêché sans DCP dans les pays au sein desquels Thai Union et ses filiales sont présentes. Enfin, le groupe va mettre en place un système de traçabilité qui permettra aux consommateurs de vérifier la provenance du thon et la façon dont il a été pêché. Un engagement de cette nature de la part d’un géant comme Thai Union met clairement un coup d’arrêt à la prolifération incontrôlable des DCP.

Par ailleurs, le groupe va également étendre au niveau mondial le moratoire concernant le transbordement en mer. Le transbordement est une pratique consistant à décharger une marchandise d’un navire sur un cargo réfrigéré, ce qui permet aux navires de pêche d’éviter de retourner au port et de maximiser leurs prises. Les nombreuses dérives liées à cette pratique ont conduit à des violations graves des droits humains. Désormais, à moins que les fournisseurs ne remplissent des conditions très strictes permettant d’éviter de telles dérives, à savoir la présence d’observateurs sur l’intégralité des bateaux concernés, les navires fournissant Thai Union n’auront plus recours au transbordement.

Tous les six mois, nous rencontrerons les membres de la direction afin de suivre la mise en œuvre de ces mesures. En 2018, un audit sera effectué par une tierce partie afin d’évaluer l’avancée des mesures prises par Thai Union. Nous restons donc extrêmement vigilants quant à la mise en place de ces changements majeurs.

À qui le tour ?

Thai Union ne parviendra pas à effectuer ces changements seul. Afin d’obtenir des résultats positifs avec de réels impacts sur les écosystèmes marins, les navires de pêche devront pleinement coopérer. Les principaux acteurs de ce secteur, ceux qui achètent et fournissent le thon, doivent reconnaître que le statu quo n’est plus tenable. Il est nécessaire et urgent de soutenir des pratiques de pêche environnementalement et socialement responsables. Les consommateurs ne devraient pas à avoir à choisir entre mieux ou moins bien. L’intégralité du thon présent sur le marché devrait être pêché de façon durable si nous voulons remédier aux problèmes liés à la surpêche.

Cet engagement de la part de Thai Union est une belle victoire des citoyens, mais c’est loin d’être la fin de l’histoire. Il nous reste encore beaucoup de travail pour transformer l’industrie de la pêche et protéger durablement les océans. Avec vous, nous poursuivrons nos efforts pour que les entreprises comme Petit Navire prennent leurs responsabilités.

Dans tous les cas, n’oubliez pas de consommer le thon avec modération !

Greenpeace