Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25/04/2019

Le malaise grandissant de certains jeunes ingénieurs face à la question du climat...

Un article de Mme Marine Miller en date du 16/4/2019 attire notre attention sur le manifeste en ligne publié en septembre 2018 par un groupe d'étudiants, issus des grandes écoles comme Polytechnique, HEC, ENS, Ensta..., pour appeler les futurs diplômés à "soutenir un changement radical de trajectoire". Ce manifeste, signé par  plus de 30 000 étudiants, incite les jeunes diplômés "à travailler pour des employeurs en accord avec les recommandations du manifeste". Beaucoup de ces jeunes, en effet, se sentent "tiraillés entre les réalités des entreprises et l'impératif climatique". A Polytechnique, 25% des effectifs ont signé le manifeste, conscients de l'urgence à agir et d'être peut-être la dernière génération à pouvoir le faire...

L'idée, comme arme de chantage à l'embauche, "de boycotter des entreprises qui polluent" commence même à faire son chemin chez certains jeunes sensibles à la question climatique. D'autres pensent au contraire qu'il faut agir de l'intérieur des grands groupes pour chercher à infléchir leurs décisions vers des trajectoires écoresponsables. Le 30/11/2018, un jeune ingénieur de Centrale Nantes, Mr Clément Choisne, lors d'une remise de diplôme, a tenu un discours à contre-courant des discours habituels. En résumé, il a souligné le fait qu'il est "incapable de se reconnaître dans la promesse d'une vie de cadre supérieur, en rouage essentiel d'un système capitaliste de surconsommation", car il est sensibilisé à la situation climatique mise en lumière par le GIEC et aux inégalités croissantes de notre société.

Malgré leurs longues années d'étude, certains de ces jeunes gens et jeunes filles prennent le temps de réfléchir à leurs responsabilités, d'autres négocient des temps partiels, s'engagent dans des associations, des services civiques, de l'enseignement ou prolongent leur engagement dans la recherche. Ils recherchent un métier " qui leur convienne et qui soit en accord avec leurs ressentis concernant la société, la nature, le monde. Beaucoup comme Mr Choisne ont été touchés, en effet, par la décision de Mr Nicolas Hulot, qui "faisait écho à leurs propres tergiversations". Ils ont en quelque sorte "perdu l'illusion qu'on peut continuer à vivre avec le même modèle économique en y ajoutant une simple touche verte".

Bref, chez beaucoup de ces jeunes diplômés, il y a "une perte de sens totale". Pourtant promis à un brillant avenir, quelques-uns soulignent que la créativité,  nécessaire pour trouver des solutions nouvelles durables dans notre société, a été absente de leur cursus dans les grandes écoles françaises. Mais tout n'est pas perdu, écrit la journaliste, si des jeunes acceptent de "bouleverser leur confort et de penser à la civilisation suivante en prônant plus de sobriété énergétique et de solidarité humaine". Et attachons-nous à entendre et répéter les paroles de l'anthropologue américaine Mme Margaret Mead reprises par Mr Choisne à la fin de son discours à Centrale: "N'oubliez jamais qu'un petit groupe d'individus conscients et engagés peut changer le monde."

Lyliane