Redonner vie à la nature... (17/09/2017)

Dans le journal La Croix de fin octobre 2016, un article signé par Mmes E. Réju, A. Marroncle et Y. Percq, montre comment on peut notamment diversifier la forêt pour la sauver, recréer un espace sauvage en milieu urbain et restaurer le garde-manger des oiseaux migrateurs. En effet, face à l'érosion de la biodiversité, des solutions existent pour restaurer des espaces naturels, par exemple avec des projets soutenus par la CDC Biodiversité (filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations) dans le cadre du programme Nature 2050.

Mr L. Piermont, directeur de la CDC Biodiversité déclare dans cet article:" Soyons modestes! Ce qui a été détruit est définitivement perdu. Mais il existe des moyens pour restaurer le fonctionnement d'écosystèmes dégradés, en s'appuyant sur des solutions naturelles. Il faut à la fois restaurer et anticiper de futures dégradations induites par le réchauffement climatique". Le génie écologique a en effet beaucoup progressé ces dernières années et donne des résultats encourageants: dépollution, corridors écologiques pour les migrations d'espèces, reconstitution de lits de rivières...

Le programme de soutien à des projets innovants baptisé Nature 2050 concerne par exemple un projet de reboisement porté par le Collectif "Construisons ensemble la forêt de demain" couvrant 5 sites dans le Gard et en Lozère (23 ha). Pour remplacer les châtaigniers des Cévennes, qui dépérissent en raison d'une monoculture ayant épuisé les sols, seront plantés d'autres essences en mélange (essai de faire cohabiter des chênes rouges d'Amérique, des merisiers, des cèdres et des pins...). Cette opération doit démarrer à l'automne 2017, après coupe et dessouchage d'arbres condamnés.

La faune a été également impactée par le dépérissement de la forêt. L'enjeu du projet est d'attirer les abeilles, les oiseaux, les champignons. De même, des terrasses seront façonnées pour garder l'eau et combattre l'érosion. Si l'expérience réussit, elle servira d'exemple pour sauver les 30 000 ha de forêts cévenoles. Une partie des châtaigniers sera sauvegardée, afin de mesurer l'évolution de résilience de la forêt.

En Seine St Denis, à Sevran, en 1995, l'entreprise Kodak avait fermé. Des anciens ouvriers avaient alors alerté les autorités d'un risque de pollution sur le site industriel. Après investigation, l'entreprise avait été sommée de nettoyer les 13 ha de terrain. Cela prendra 10 ans! Un projet de parc urbain avec des équipements sportifs verra alors le jour. Ce parc a été ouvert au public en 2012 et permet à la nature de reprendre ses droits. La friche Kodak est devenue un parc sauvage (sans pesticides, ni engrais pour préserver la biodiversité) en pleine ville. L'Ile de France a ainsi gagné au change!  

Enfin, entre la Charentes Maritimes et la Vendée, la baie de l'Aiguillon possède une large vasière bien connue des ornithologues amateurs observant les oiseaux migrateurs. Toutefois, cet espace était peu à peu grignoté par des "crassats", amas d'huîtres sauvages abandonnés sur place par d'anciens ostréiculteurs. Mme S. Travichon de la L.P.O. (Ligue Nationale de Protection des Oiseaux) a alerté les autorités, afin que soit lancée une opération de nettoyage de la baie sur 140 ha. Pendant 3 ans des dragage auront lieu pour restaurer cet espace naturel et protéger l'avifaune. Les vasières en Europe sont en effet un peu partout menacées du fait de l'augmentation du niveau marin. C'est donc une belle victoire pour permettre aux oiseaux migrateurs de continuer à se nourrir de mollusques et de petits vers marins.

Pour se renseigner sur ces différents projets en cours, consulter sur Internet: www.cdc-biodiversite.fr , www.kodak.sevrangrandparis.fr et  https://www.lpo.fr/espaces.../reserve-naturelle-nationale-de-la-baie-de-laiguillon.

Lyliane

 

06:44 | Tags : redonner vie à la nature | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |