Ne pourrait-on faire du social et de la politique autrement? (27/07/2016)

 

 Un article de Mme Juliette Bénabent dans la revue Télérama de cette semaine présente sous un jour favorable le maire écologiste de Grande-Synthe (Nord): Mr Damien Carême. Depuis le 7 mars 2016, celui-ci a notamment ouvert un camp pour des migrants sur sa commune, sans tenir compte des avis défavorables de la Préfecture et de l'Etat. Cet homme courageux et solidaire, comme nous aimerions tous en avoir dans nos municipalités, mène en effet depuis 2001 des actions sur le terrain montrant qu'il est possible de faire avancer des causes sociales et écologistes en s'appuyant sur ses administrés. Il démontre aussi que l'on peut accueillir différemment qu'à Calais des personnes ayant du quitter leur pays en guerre.

Si, le 30 mai dernier, le Ministre de l'Intérieur et la Ministre du Logement sont venus visiter ce camp de réfugiés, construit avec le concours de Médecins sans Frontières, ils n'ont pu que constater leur erreur de lui avoir mis à l'origine «des bâtons dans les roues». Du reste, l'Etat a fini par assumer la gestion du camp et son financement. Faire plier l'Etat sur un sujet aussi sensible illustre bien la méthode de l'élu: modeste et efficace, il a expliqué à plusieurs reprises son projet aux habitants, comme avant lui le maire de Lampédusa en Italie, et tout s'est bien passé. Par contre, les partis de droite et d'extrême-droite du Nord n'ont cessé de s'insurger et de le critiquer...

Cet homme de 55 ans croit en effet «en la capacité collective de faire des choix solidaires»! Grande-Synthe, qui est située à 30 km de Calais, est pourtant un ancien village maraîcher, dans lequel 24 % des habitants sont au chômage! Mais depuis son élection, Mr Carême mène une politique sociale en combattant la précarité chez les jeunes et en faisant de sa ville de 22 000 habitants «un laboratoire d'innovation sociale». En 2010, sa ville a notamment obtenu le premier label de la biodiversité pour ses initiatives: jardins partagés, énergies renouvelables... Dans sa région, il inspire le respect car il n'est pas du tout carriériste et il se met totalement au service de ses administrés.

Prenant modèle sur Gandhi, le maire de grande-Synthe a emmené sans fanfaronnade beaucoup de monde dans le camp de réfugiés de La Linière, afin de donner un exemple d'accueil dans la dignité à des élus français et anglais. Ce camp a du reste crée 56 emplois et amené des enfants dans les écoles de la ville. Il espère faire des émules comme Mme Hidalgo à la Mairie de Paris, qui envisagerait de créer un Centre Humanitaire pour les réfugiés...

A dix mois de l'élection présidentielle, Mr Carême représente l'avenir et un modèle d'élu intègre, qui ne se résigne pas au climat politicien défaitiste ou polémique qui règne en France. Selon lui, le pouvoir devrait «appartenir aux élus locaux et au peuple» et non aux appareils d'Etat. Il espère devenir député par la suite, afin de combattre les lobbies tout puissants qui selon lui paralysent la plupart des décisions politiques...

En ce qui me concerne, je suis ravie de voir des élus comme le maire de Grande-Synthe apporter des solutions concrètes dans différents domaines, au lieu de ne penser qu'à sa réelection ou au triomphe de son parti politique. Comme quoi audace, solidarité et courage peuvent aller de pair et ouvrir la voie à tous ceux - et j'en fais partie - qui désespèrent du monde politique français, car ils ne se sentent absolument pas représentés dans leurs valeurs et leur désir de renouveau.

Lyliane

 

02:33 | Tags : grande-synthe dans le nord, camp de la lignère, solidarité concrète | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |